Livre

Le Roi Cheval - couverture du livre

Note de l'éditeur

En choisissant de publier des contes plutôt comme on les dit que comme on les écrit, nous avons porté tous nos soins à la mise en page de chaque recueil. Le souffle, l'intensité, le rythme, le poids d'émotion de chaque mot sont soulignés par le choix des typographies.
Mais attention ! Il n'y a pas de mode d'emploi ou de texte "prêt à dire", c'est une interprétation parmi d'autres. Nous jouons avec la taille des caractères, les graisses, les blancs, pour créer des silences, des ruptures, suggérer un rythme, imager le texte... Le gras, par exemple, peut-être là simplement pour souligner un mot ou une formule, il n'est pas forcément à lire très fort par l'enfant ou à dire avec emphase par le conteur.

Note d'Alain Le Goff

Les bancs ont disparu dans les grandes cheminées et les conteurs avec eux, on les a cru emportés avec la société traditionnelle qui les avait nourris et qu'ils avaient fait vivre ; les voilà qui reviennent, semblables et autres à la fois.
Ils n'ont toujours que leur langue, leurs mains et un tabouret où s'asseoir, mais le cercle se forme à nouveau. Avec d'autres mots, d'autres rythmes, ils disent toujours les mêmes lieux d'ombre, le même effroi : la Nuit, l'Autre, l'Amour, la Rencontre, les Epreuves...
La Parole est un cheval qui galope sur l'envers du monde, les êtres qui l'habitent semblent faits de chair et de sang, mais ils sont autres, ils vivent avec les dragons, les sorcières et les korrigans. Ils supportent les épreuves mais ils n'ont jamais peur, ils sont coupés en morceaux mais reviennent toujours à la vie. Le conteur les invoque en levant la main et en claquant la langue, ils se lèvent toujours à son appel.
Mais pour qu'ils restent là, tous doivent se livrer à eux : celui qui parle et ceux qui écoutent. Car si les contes et leurs personnages nous aident à vivre, ils n'existent que dans notre chaleur d'hommes...

Extrait

"Il y avait autrefois dans le pays un roi qu'on appelait le roi Marc'h, et ce roi possédait un cheval extraordinaire qui galopait plus vite que le vent. Il y avait même des gens qui disaient l'avoir vu courir sur la crête des vagues et , entre eux, ils l'avaient appelé "Morvac'h" le Cheval de la Mer."

Provenances

Le roi-cheval : d'après "le roi Marc'h", recueilli par Paul Sébillot, Revue des Traditions populaires

La montagne : d'après un conte chinois "Ming Lo déplace la montagne", d'Arnold Lobel, Ecole des Loisirs.

Le roi des menteurs : d'après le conte recueilli par François-Marie Luzel, dans Contes populaires de Basse-Bretagne, éditions Maisonneuve et Larose.